Présentation du blog


Le blog « cinéma Bis et droit » propose de recenser, analyser et documenter la représentation du droit dans le cinéma Bis, films de « séries B » ou plus « de genre » pour certains ou plus encore de manière plus générale dans le cinéma populaire ou de divertissement.

Etant un vrai passionné du cinéma, écrivant une thèse et enseignant entre autres le droit international public, je me suis particulièrement intéressé à la dimension des droits de l’homme dans le cinéma (bis ou pas) et j’ai eu l’opportunité de pouvoir participer, entre autres, à un colloque, unique en son genre, organisé par l’Université libre de Bruxelles, relatif à la représentation du droit international au cinéma et plus particulièrement sur la question de la lutte contre le terrorisme et le respect des droits de l'homme dans le cinéma (Voir http://cdi.ulb.ac.be/colloque-international-presentations-et-representations-du-droit-international-dans-les-films-et-les-series-televisees/).

L’idée de ce blog est le long aboutissement de ces diverses activités et passions. 


(http://www.pastemagazine.com/articles/2014/06/20-great-b-movie-posters.html)

En guise de clarté, précisons d’emblée que les termes ainsi utilisés seront entendus de manière très large, et en guise de présentation la clarification de ces derniers mérite d’être exposée. 

Série B ou cinéma Bis : Pour faire simple, reprenons les critères fournis par Laurent Aknin (extraite de son fabuleux ouvrage Cinéma bis, 50 ans de cinéma de quartier paru en 2007 et qui a connu une suite encore meilleure, en collaboration avec Lucas Balbo, Les classiques du Cinéma bis en 2009 et réédité en 2013) qui considère que le cinéma bis répond à trois critères différents : 1 – « Être des films de genre, à caractère populaire et commercial : fantastique, aventures, érotisme, western, espionnage, etc » ; 2 – « Être des films à budgets très moyens, faibles ou dérisoires, bref de qualité inférieure sur le strict plan économique par rapport au modèle dominant » et 3 – « Être méprisé ou ignorés par les instances de légitimations sociales dominantes : critiques, historiens, etc. ». 

A titre complémentaire, ajoutons les points suivants : 

- Rien n’empêche de réaliser un film de série B avec des moyens de « série A ». L’exemple le plus classique et le plus utilisé est Jaws (1975) de Steven Spielberg. 

- Rien n’empêche une série B d’acquérir un statut de chef d’oeuvre et une grande notoriété avec le temps tout en oubliant au passage qu’il s’agissait d’une série B du moins aux yeux du grand public. Psycho (1960) du grand Alfred Hitchcock est une parfaite illustration. The Texas Chainsaw Massacre (1974) de Tobe Hooper est en train d’acquérir une notoriété de jours en jours au delà de la sphère du cinéma bis. Ce dernier, de nos jours, est considéré par une grande partie de la critique du cinéma comme un chef d’œuvre alors qu’une partie du public (encore...) considère ce dernier comme un film uniquement pervers. Nous pensons également à plusieurs excellents films noirs des années 40-50 comme Gun Crazy (1949) de Joseph H. Lewis ou Detour (1945) de Edgar George Ulmer considérés de nos jours des purs classiques.


- Dire qu’un film est une « bonne série B » n’est en aucun péjoratif. Parmi les films du cinéma Bis, on retrouve des purs chefs d’œuvre comme par exemple (liste non exhaustive du tout !) : Point limite zéro (Vanishing Point, 1971) de Richard C. Sarafian ; The Italian Connection (La Mala Ordina, 1972) de Fernando di Leo ; Les Guerriers de la nuit (Warriors, 1979) de Walter Hill ou encore Mad Max (1979) de George Miller. La distinction avec les nanars ou navets doit donc clairement être établie. 

Cinéma d'exploitation ou Grindhouse : Composante du cinéma Bis. Bien qu'il n'existe pas de définition précise, le terme se réfère selon le très bon hors-série de Mad Movies consacré au cinéma d'exploitation (Mad Movies, Grindhouse Dans les veines du cinéma d'exploitation, N° 11, 2007) aux films exploitant : « un sujet ou un genre particulier à des fins purement (et bassement) mercantiles. Ingrédients typiques de ces productions : le sexe, la violence, l'horreur et/ou les thèmes racoleurs». Plusieurs sous-catégories très différentes les unes des autres existent telles la Blackploitation, l'Ozploitation, la Carsploitation ou encore Kungfuxploitation. Pour plus d'informations sur ces sous-catégories, voir l'excellent et très fourni site The Deuce qui se veut une base de donné pour le cinéma Grindhouse : //www.grindhousedatabase.com/index.php/Main_Page

(source : http://posters.grindhouse.com/D/Dragstrip-Riot)

Nanar : Le terme « nanar », dont le mérite revient notamment au journaliste et chroniqueur de cinéma François Forestier est utilisé, selon le site de référence Nanarland (http://www.nanarland.com/) « par certains cinéphiles pour désigner des films particulièrement mauvais qu’on se pique de regarder ou d’aller voir pour les railler et/ou en tirer au second degré un plaisir plus ou moins coupable ». D’emblée, un nanar doit impérativement être distingué des séries B, mais surtout des navets. Donc, Le nanar a le mérite d’être un film plutôt sympathique voire attachant, filmé sans prétention contrairement à un navet. En résumé et selon le même site, un nanar est « un film mauvais mais divertissant » alors que le navet est un film dont « la vision ne saurait apporter aucun plaisir ».


Le légendaire Star Wars "turque" (www.scifi-movies.com/)

Il est tout à fait concevable que les termes navets et nanar peuvent se confondre en pratique. De plus que la question est pour certains subjective, ces deux derniers sont utilisés – à tort – indifféremment par certaines personnes voire par certains journalistes. A titre d’exemple, le film Battlefield Earth (2000) de Roger Christian adapté des écrits du fondateur de la scientologie Ron Hubbard constitue un navet par excellence. Ainsi, on retrouve dans ce film des acteurs de premier rang (John Travolta et Forest Whitaker notamment), un budget assez considérable et une prétention sans limite de vouloir révolutionner le cinéma de science-fiction (dixit Travolta !). On pense également et plus récemment à Fifty Shades of Grey (2015) de Sam Taylor-Johnson par exemple. D’un autre côté, concernant les nanars, citons à titre d’exemple Vivre pour survivre (1984) de Jean-Marie Pallardy, Attack of the Killer Tomatoes (1978) ou encore Deux enfoirés à Saint-Tropez (1986) de Max Pécas (ou tous ses films ?). De plus, rien n’empêche un film d’être volontairement nanar comme surtout le très connu film grecque L’attaque de la Moussaka géante (1999) ainsi que la plupart des films produits par la maison de production américaine indépendante Troma du déjanté et très sympathique Lloyd Kaufman. 


Droit : Le terme ici sera utilisé et entendu de manière également très large avec une nette priorité pour le droit international public, les droits de l’homme ainsi que les relations internationales. Ainsi, la représentation du droit dans les films ou même dans les séries est analysée sans pour autant rentrer dans des détails juridiques assez complexes afin notamment de permettre à un large éventail de personnes de pouvoir consulter ce blog. En ce sens, il est tout à fait concevable d’analyser des films, un genre particulier ou un filmographie sous l’angle de certaines thématiques assez générales et transversales comme surtout des questions internationales de grande envergure (l’environnement, la crise alimentaire, la crise financière, le réchauffement climatique, etc).

De plus et surtout, Cinéma bis et droit ne prétend pas constituer un blog juridique au sens courant du terme. Par ailleurs et malgré sa dénomination, le blog a l'ambition d'inclure des analyses de films ou de genres cinématographiques sous l’angle des sciences humaines et sociales (sociologie, histoire, etc) et rien n'empêche aussi d'avoir (de temps en temps) des billets incluant le cinéma non bis. 

Donc, on essayera dans la mesure du possible de publier des billets sur le droit et le cinéma Bis, mais aussi des chroniques de films ; de livres, revues et fanzines ainsi que sur des réalisateur et acteurs.

En résumé, nous aurons dans la mesure du possible :
- des billets "cinéma et droit" (des films non "bis" peuvent faire l'objet d'une analyse)
- des billets et chroniques de films bis (plutôt méconnus du grand public)
- des chroniques de livres 

Intérêt du blog 

- Sur la plan droit et cinéma : Sans pour autant rentrer dans les détails, nous précisons, dans un premier temps que cette question n’est malheureusement pas assez abordée dans les écrits (surtout juridiques en langues française) alors que cette dernière recèle et présente des questions et des réflexions intéressantes sur la représentation du droit dans le cinéma et séries télévisés allant au-delà de la sphère strictement juridique. Ce postulat s’applique à l’ensemble du domaine de la culture et plus précisément de la culture populaire. Il est clair néanmoins que certains événements et écrits ont abordé la question sous certains angles comme le droit et la bande-dessiné, ou le droit et le Rock (un billet recensera la plupart des événements et écrits allant en ce sens).

- Sur le plan du cinéma bis : Bien que le cinéma Bis ait obtenu un regain d’intérêt et une certaine réhabilitation – relative – ces derniers temps au-delà même de la sphère purement cinéphiliques dite « bissophile » (on pense notamment aux multiples hommages et clins d’œils de Quentin Tarantino dans l’ensemble de ses films), les films de séries B restent néanmoins et malheureusement toujours mise à l’écart, souvent rabaissé et ringardisé face au cinéma dit d’auteur ou cinéma conventionnel. Il suffit en ce sens de se référer à certains prestigieux festivals ou événements cinématographiques importants (Festival de Cannes, la cérémonie des Oscars ou des Césars) afin de constater l’absence de ces films, ne serait-ce que dans la sélection officielle (sans parler des récompenses). Nous ne pouvons qu'adhérer en guise de conclusion qu’à la fameuse citation de l’historien et universitaire Jean Tulard dans son Dictionnaire amoureux du cinéma paru chez Plon (2009) : « Dis-moi si tu aimes la série B, je te dirai si tu aimes le cinéma ».

- Sur le plan du cinéma bis et du droit : Tout simplement par analogie avec ce qui précède. Analyser certains films même « sérieux » sous l’angle du droit – démarche en elle-même plutôt rare – peut de prime abord paraître plus adapté d’un point de vue académique et surtout plus conventionnelle. Néanmoins, les films de séries B ou plus largement le cinéma populaire ou de divertissement a le mérite d’être dirigé vers un public très large et souvent on retrouve dans ces films, diverses questions juridiques traités de manière sous-jacente et surtout inconsciente. Ainsi, ces œuvres offrent une vision spontané et moins construite à certains égards (surtout lorsqu’elles sont inconscientes) livrant ainsi un tableau plus fidèle de la réelle image et perception de certaines questions dans une société déterminée. Pour finir, citons le réalisateur Mark L. Lester qui reprend le pape du Bis Roger Corman « Quand tu réalises un film, même si c’est Candy Stripe Nurses (1974), fais en sorte que les infirmières forment un syndicat. Que cela devienne une question de pouvoir. » (Entretien réalisé avec Mark L. Lester dans la revue Popcorn, n° 14, mai 2015).

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 Christopher Lee dans Bloody Judge de Jesus Franco


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